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Après le bombardement, la reconstruction
Victime d'un bombardement en 1944, la ville de Noisy-le-Sec a été déclarée "ville sinistrée" comme plusieurs communes de la région parisienne. Pour sa reconstruction, Noisy a servi de cité d'expérience pour le ministère de l'Urbanisme de l'époque.

Plan de la cité d'expérience - Ville de Noisy-le-Sec
Le dossier réalisé par Patricia Da Costa, constitué et stocké aux Archives de France, montre combien Noisy-le-Sec a bénéficié d'un plan d'urbanisme particulier. Ce sont des chantiers expérimentaux,lancés par le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, alors en place en 1945, qui ont déterminé l'apparence de maisons et autres structures de la ville.
La cité d'expérience de Noisy-le-Sec
(1945-1953)
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la région parisienne a été relativement épargnée par les destructions ; néanmoins, en 1948, 58 communes étaient déclarées sinistrées (Gennevilliers, Saint-Maur, Créteil, Maisons-Alfort...). Gare de triage, Noisy-le-Sec fut bombardée le 18 avril 1944 ; les destructions immobilières ont été considérables. La commune fut déclarée sinistrée le 5 août 1944. Le projet d'aménagement de Noisy-le-Sec était lié au plan général d'aménagement de la région parisienne, qui accordait une large place aux chantiers expérimentaux. Ce projet est pris en considération en décembre 1945, accompagnée d'une déclaration d'utilité publique. Deux chantiers d'expérience étaient envisagés à Noisy-le-Sec ; l'un dans le quartier du Merlan destiné à une cité de maisons préfabriquées, et l'autre sur la place de la gare destiné à un immeuble d'Etat.
Début 1945, sous l'impulsion de Raoul Dautry, le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme avait ordonné la création d'une cité d'expérience composée d'une cinquantaine de maisons prototypes, entourées de jardinets et séparées par des clôtures basses.
La Reconstruction s'effectuait alors dans des conditions difficiles : insuffisance de charbon, pénurie de matériaux de construction traditionnels (ciment, briques, tuiles, carrelage...), insuffisance de matériel, manque de main-d'œuvre spécialisée et locale ; à cela, s'ajoutaient les prix élevés de la construction et l'urgence des besoins. Le ministère de la Reconstruction souhaitait donc mettre l'accent sur l'emploi de matériaux et de procédés de construction nouveaux, nécessitant le moins de matières premières ou le moins d'énergie possible pour leur transformation. Le chantier de la cité de Noisy-le-Sec permettait à des constructeurs français et étrangers de présenter différents procédés de construction mettant en œuvre les matériaux les plus divers : bois, métal, béton, béton armé, matériaux synthétiques... A côté des industriels français, étaient présentes des
entreprises des Etats-Unis, du Canada, de la Suisse, de la Grande-Bretagne, de la Suède, de la Finlande... La recherche de prototypes concernait les infrastructures, mais aussi les équipements intérieurs des maisons : cuisines, salles de bain, mobilier. Faire appel à des constructeurs étrangers a nécessité un effort d'information auprès de la population locale ; en effet, elle n'était pas habituée à vivre dans des maisons en bois, ni à cuisiner dans des cuisines américaines ouvertes sur une salle commune. Les travaux commencèrent en septembre 1945, pour s'achever en 1953, date de livraison de la dernière maison. Les prototypes étaient testés au fur et à mesure de leur réalisation. Les maisons ont été attribuées à des sinistrés de la commune par l'intermédiaire d'une Commission de relogement des sinistrés mise en place par la municipalité. Elle était composée de fonctionnaires municipaux et de représentants des services du logement créés par le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme.
Les chantiers expérimentaux ont été la pièce maîtresse de la politique d'industrialisation du bâtiment mené par le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme. Fierté du Ministère, des visites y étaient organisées. A Noisy-le-Sec, élus, architectes français et étrangers, étudiants, professeurs d'enseignement ménager,
assistantes sociales... se sont succédés pour voir ces maisons, prototypes de préfabrication. A partir de 1948, le ministère entreprend de grands chantiers pour des ensembles plus vastes de logements, fort des premières tentatives des chantiers expérimentaux.
(Sources: Danièle Voldman, La reconstruction des villes françaises de 1940 à 1954, Histoire d'une politique, 1997)
Article de Patricia Da Costa
Les origines
Des traces d'occupation préhistoriques ont été retrouvées à Noisy-le-Sec, notamment en 1920 sous forme d'un ensemble de pierres disposées en foyer, ainsi que de tessons de poterie et d'ossements animaux, datant de l'Âge du bronze. On a également retrouvé un biface du Paléolithique moyen.
Un ensemble de 300 pièces romaines de l'Antiquité tardive, enfouies vers 270, a été retrouvé en 1911 dans l'emprise de la gare.
Noisy est une villa attestée en 832. En 1265, Isabelle de Romainville reconnaît tenir en fief de l’abbé de Saint-Denis des vignes sises au Clos du Châtelain, et la seigneurie de l’abbaye de Saint-Denis subsistera jusqu’à la Révolution. Les abbayes de Saint-Martin des Champs et de Livry possédaient également des terres et des droits féodaux à Noisy-le-Sec.
En 1517 Etienne Cochu et Denise Thiphaisne, sa femme, curateurs des héritiers d’Etienne Damoiselet, déclarent au terrier de Jacques Charmoulue, seigneur de Noisy, leurs estables, maison, grange, bergerie, colombier, cour et jardin, enclos de murs, appelé la ferme du Cols, assis au dit Noisy au bout d’en bas, tenant d’une part à la rue quy conduit dudict bout d’en bas à la Magdeleine, aboutissant d’un bout au dit Cochu et consorts et d’autre bout à Jean David (à l’angle des rues actuelles de Saint-Denis et Denfert-Rochereau)
En 1709, le village comptait 250 "feux" (familles), puis 304 en 1788, à la veille de la Révolution.
En 1775, des édits royaux mentionnent Noisy comme l'un des lieux où peut être exercé le culte protestant.
Plusieurs moulins à vent existaient dans la commune, dont un, celui de la Petite tour, datant d'au moins 1517 (détruit en 1912) rue Jean Jaurès, près de la Gare. Un autre, au Londeau, le Moulin Hervy ou Harvy est attesté en 1618 et détruit avant 1740.
1850-1939
Lors de la création de la section Paris - Meaux de la ligne Paris - Strasbourg par la chemin de fer de l’Est en juillet 1849, une station est créée à Noisy-le-Sec. Noisy devient une gare de triage, aujourd'hui fermée, en 1882. Lors du recensement de 1896, la commune comptait déjà 8 105 habitants qui habitaient 2 771 loigements dans 1 108 maisons. A cette époque, il existait déjà de nombreux immeubles, puisque 68 constructions avaient 3 étages, 50 avaient 4 étages, 32 avaient 5 étages et il y avait 1 immeuble de 7 étages. A cela, il fallait ajouter 127 locaux servant de commerces ou d'ateliers. La gare du chemin de fer de l’Est et les différents services qui en dépendaient occupaient déjà une superficie de 75 hectares à Noisy-le-Sec, avec notamment un dépôt de locomotives et une gare de triage. L'activité économique était, outre le Chemin de fer, constituée par Les plâtrières, situées rue du Goulet, n° 61, qui fournissent environ 50 mètres cubes de plâtre par jour et occupaient 100 ouvriers environ, ainsi que par d’importantes champignonnières occupant d’anciennes carrières. |
La gare de Noisy-le-sec avant la Première Guerre mondiale |
La rue Jean Jaurès, ancienne rue de la Forge, est une très ancienne rue commerciale |
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![]() La plâtrière, au début du XXe siècle |
Par ailleurs, Avenue Marceau, existait une fabrique de corsets qui occupe 10 ouvrières environ, et une biscuiterie était en constrction 70 Boulevard de la République. Une fabrique de crayons Fabert, installée entre Bondy et Noisy, occupait environ 30 ouvriers.
Néanmoins, l'activité agricole demeurait importante et occupait 319 hectares sur les 502 de la commune, avec une forte production maréchère. La viticulture occupait encore 10 hectares, et 27 hectares étaient consacrés aux fruits rouges : framboisiers, cassissiers et groseilliers
L'atelier de Noisy-le-Sec est créé à partir de 1908 par la Compagnie des chemins de fer de l'Est et son importance économique transforme profondément Noisy-le-Sec, qui devient une ville cheminote. Une nouvelle gare, qui remplace celle de 1849, est construite en 1910. En 1914, les chemins de fer emploient 2.300 personnes (contre 600 en 1900).
Lors de la Première Guerre mondiale, la gare devient la plus importante gare régulatrice de France pour le transport des troupes militaires, et, lors de la première bataille de la Marne, des taxis parisiens réquisitionnés prennent en charge les unités d'infanteries de la 7e division au fur et à mesure de leur débarquement des trains pour les transporter sur le front à Nanteuil-le-Haudouin.
La Seconde guerre mondiale et la destruction de la ville
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la région parisienne a été relativement épargnée par les destructions ; néanmoins, en 1948, 58 communes étaient déclarées sinistrées (Gennevilliers, Saint-Maur, Créteil, Maisons-Alfort…). La gare de triage de Noisy-le-Sec fut bombardée dans la nuit 18 avril au 19 avril 1944 par des avions des forces Alliés afin de désorganiser (pour un temps seulement) et surtout ralentir la logistique allemande, en prévisions de l'Opération Overlord faisant de nombreux morts parmi la population noiséenne (464) et environs 370 blessés ; les destructions immobilières furent tout autant considérables ( environs 2000 maisons seront détruites). La commune fut déclarée sinistrée le 5 août 1944.
La reconstruction
Le projet d'aménagement de Noisy-le-Sec était lié au plan général d'aménagement de la région parisienne, qui accordait une large place aux chantiers expérimentaux. Ce projet est pris en considération en décembre 1945, accompagné d'une déclaration d'utilité publique. Deux chantiers d'expérience étaient envisagés à Noisy-le-Sec ; l'un dans le quartier du Merlan destiné à une cité de maisons préfabriquées, et l'autre sur la place de la gare destiné à un immeuble d'État. Début 1945, sous l'impulsion de Raoul Dautry et d'Henri Quatremaine, le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme avait ordonné la création d'une cité d'expérience composée d'une cinquantaine de maisons prototypes, entourées de jardinets et séparées par des clôtures basses.
La reconstruction s'effectuait alors dans des conditions difficiles : insuffisance de charbon, pénurie de matériaux de construction traditionnels (ciment, briques, tuiles, carrelage…), insuffisance de matériel, manque de main-d'œuvre spécialisée et locale ; à cela, s'ajoutaient les prix élevés de la construction et l'urgence des besoins. Le ministère de la Reconstruction souhaitait donc mettre l'accent sur l'emploi de matériaux et de procédés de construction nouveaux, nécessitant le moins de matières premières ou le moins d'énergie possible pour leur transformation. Le chantier de la cité de Noisy-le-Sec permettait à des constructeurs français et étrangers de présenter différents procédés de construction mettant en œuvre les matériaux les plus divers : bois, métal, béton, béton armé, matériaux synthétiques… À côté des industriels français, étaient présentes des entreprises des États-Unis, du Canada, de la Suisse, de la Grande-Bretagne, de la Suède, de la Finlande… La recherche de prototypes concernait les infrastructures, mais aussi les équipements intérieurs des maisons : cuisines, salles de bain, mobilier. Faire appel à des constructeurs étrangers a nécessité un effort d'information auprès de la population locale ; en effet, elle n'était pas habituée à vivre dans des maisons en bois, ni à cuisiner dans des cuisines américaines ouvertes sur une salle commune. Les travaux commencèrent en septembre 1945, pour s'achever en 1953, date de livraison de la dernière maison. Les prototypes étaient testés au fur et à mesure de leur réalisation. Les maisons ont été attribuées à des sinistrés de la commune par l'intermédiaire d'une Commission de relogement des sinistrés mise en place par la municipalité. Elle était composée de fonctionnaires municipaux et de représentants des services du logement créés par le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme.
Les chantiers expérimentaux ont été la pièce maîtresse de la politique d'industrialisation du bâtiment mené par le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme. Fierté du ministère, des visites y étaient organisées. À Noisy-le-Sec, élus, architectes français et étrangers, étudiants, professeurs d'enseignement ménager, assistantes sociales… se sont succédé pour voir ces maisons, prototypes de préfabrication. À partir de 1948, le ministère entreprend de grands chantiers pour des ensembles plus vastes de logements, fort des premières tentatives des chantiers expérimentaux.
En 1958 sont livrés les 662 logements de La Pierre-Feuillère. Cette cité de l'office public d'H.L.M. de la Seine est conçu par les architectes Henri Bodecher, Robert Genermont, Julien Heulot, Yves Thibault.
En 1961, la Municipalité engage la rénovation du centre-ville, et la SEMINO (Société d'économie mixte de Noisy le Sec) est crée le 18 juin 1962 à l'initiative de la municipalité et du Ministère de l'équipement pour mener à bien ce projet. La SEMINO livrera ses premiers logements, rue Béthisy, le 1er mai 1966.